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Neuvième série Neuvième série
À un jeune professeur du Centre d'Éducation.
Douce Mère, Avec quelle attitude dois-je lire les livres de Sri Aurobindo quand ils sont difficiles et que je ne comprends pas ? Savitri, La Vie Divine par exemple.
Lis, peu à la fois, relis et relis encore Jusqu'à ce que tu aies compris.
Sri Aurobindo dit : "Le yoga n'est rien autre qu'une psychologie pratique¹" ; que veut dire cette phrase ? Le paragraphe entier n'est pas clair.
Parce que tu ne sais rien de la psychologie. Étudie la psychologie et tu comprendras ce qu'il veut dire.
Sri Aurobindo dit: Quelle que soit la forme sous laquelle nous l'approchons, quel que soit l'esprit dans lequel nous allons à lui, c'est sous cette forme et dans cet esprit qu'il reçoit le sacrifice²"; que veut dire ceci?
Cela veut dire que tout ce que nous offrons, nous l'offrons nécessairement au Suprême, puisqu'il est la seule Réalité derrière tout.
Sri Aurobindo a écrit: "Celui qui choisit l'Infini, a été choisi par l'Infini³". Et les autres, Mère? À quoi bon la vie si le Divin ne veut pas de nous? Je crois qu'en vérité tous ont été choisis par le Divin. Mais alors que veut dire cette phrase ?
¹La Synthèse des Yogas, vol, 1, éd. 1992, p. 48 ²Ibid. p. 120. ³Ibid, p. 57. Page – 245 En vérité le Divin a choisi tous et tout et tous et tout retourneront à Lui. Mais pour certains cela prendra des milliers de vies tandis que pour d'autres, ce sera dans cette vie-ci. C'est cela qui fait la différence. Le 23 mai 1960 Douce Mère. Tu as dit que je ne pense pas bien. Comment peut-on développer sa pensée ?
Il faut lire avec beaucoup d'attention et de concentration, pas des romans ou des pièces de théâtre, mais des lectures qui font réfléchir. Il faut méditer sur ce que l'on a lu, réfléchir à une pensée jusqu'à ce qu'on l'ait comprise. Parler peu, rester tranquille et concentré et ne parler que lorsque c'est indispensable. Le 1er juin 1960
Tu as demandé aux professeurs "de penser avec des idées au lieu de penser avec des mots¹". Tu avais aussi dit que tu leur demanderais plus tard de penser avec des expériences. Voudrais-tu donner un éclaircissement sur ces trois modes de penser ?
Notre maison a une tour très haute ; tout en haut de la tour il y a une chambre claire et nue, la dernière avant de surgir à l'air libre, en pleine lumière. Parfois, lorsque nous en avons le loisir, nous montons Jusqu'à cette chambre claire ; et là, si nous y restons bien tranquilles, nous recevons la visite d'une ou de plusieurs visiteuses ; les unes sont grandes, les autres petites, certaines sont seules, certaines en groupes ; toutes sont claires et gracieuses.
¹Éducation, éd. 1981, p. 175. Page – 246 Généralement, dans la joie que donne leur arrivée et dans notre hâte de les bien accueillir, nous perdons notre tranquillité et nous descendons au galop pour nous précipiter dans la grande salle qui forme la base de la tour et qui est le magasin des mots. Là, dans une excitation plus ou moins grande, nous choisissons, nous rejetons, nous assemblons, nous combinons, nous dérangeons, nous réarrangeons tous les mots qui sont à notre portée, pour tâcher de reproduire telle ou telle visiteuse qui est venue à nous. Mais, le plus souvent, l'image que nous réussissons à faire d'elle ressemble plus à une caricature qu'à un portrait. Pourtant, si nous étions plus sages, nous resterions là-haut, au sommet de la tour, bien tranquilles, dans une contemplation joyeuse. Alors nous nous apercevrions qu'au bout d'un certain temps, plus ou moins long, les visiteuses elles-mêmes descendent lentement, gracieusement, calmement, sans rien perdre de leur élégance ou de leur beauté, et en traversant le magasin des mots, sans effort, automatiquement elles se révèrent des mots nécessaires pour être perceptibles dans la maison matérielle elle-même. C'est cela que j'appelle penser avec des idées. Quand ce procédé n'aura plus pour vous de mystère, alors je vous expliquerai ce que c'est que de penser avec des expériences. Le 1er juin 1960
Ma chère enfant, je viens de lire ta bonne lettre. Ne crains rien, ceux qui sont sincères dans leur aspiration resteront ici et recevront toute l'aide nécessaire pour qu'ils puissent changer en eux ce qui est à changer. Tu peux être sûre que ma force sera toujours avec toi pour que tu puisses faire les progrès que tu veux faire. J'ai lu la lettre de ton papa et Je suis d'accord. Qu'il reçoive tout l'argent qu'on lui doit encore et qu'il vienne au mois d'août pour s'installer ici. Tu peux lui écrire cela et lui envoyer mes bénédictions. Page – 247 Aie confiance, mon enfant, tout ira bien. Le 5 juin 1960 Douce Mère, Sri Aurobindo parle "d'un nœud central de désirs" qu'il faut couper. Comment peut-on le faire, d'où commencer ?
Le nœud central des désirs, c'est le sens de la personnalité séparée, c'est l'ego. Avec la disparition de l'ego, les désirs disparaissent. Le 13 juin 1960 Douce Mère, Tu as dit un jour en classe avec tes mains largement ouvertes de te donner tout, même nos défauts et nos vices, et toute la boue qui est en nous. Est-ce la seule manière de les éliminer, et comment peut-on le faire ?
On garde ses défauts, parce qu'on s'y cramponne comme à quelque chose de précieux ; on tient à ses vices comme on tient à une partie de son corps, et arracher une mauvaise habitude fait aussi mal que de s'arracher une dent. Voilà pourquoi on ne progresse pas. Tandis que si on fait généreusement l'offrande de son défaut, de son vice ou de la mauvaise habitude, alors on a la joie de faire une offrande et, en échange, on reçoit la force de remplacer ce qui a été donné, par une vibration meilleure et plus vraie. Le 13 juin 1960 Douce Mère, Il arrive que quand on T'aime profondément et • qu'on est en rapport infime avec Toi, on a plutôt l'impression que le Divin nous appartient "exclusivement" (et non pas que nous Lui appartenons). Comment ? Page – 248 Les deux sont également vrais et devraient cire sentis simultanément. Mais l'égoïsme humain a toujours tendance à prendre plutôt qu'à donner. C'est de là que vient cette impression. Le 3 juillet I960 Douce Mère, C'est beaucoup plus facile pour moi de T'approcher que d'approcher Sri Aurobindo. Pourquoi? Tu es tout ce que Sri Aurobindo est pour nous, de plus une Mère Divine et tendre. Alors faut-il essayer d'établir la même relation avec lui ?
Tu réponds toi-même à ta propre question. Je suis pour vous une mère toute proche de vous, qui vous aime et vous comprends, c'est pourquoi il vous est facile de vous approcher de moi dans une tendre confiance, sans crainte et sans hésitation. Sri Aurobindo est toujours là pour vous aider et vous guider mais il est naturel que vous vous approchiez de Lui avec la révérence que l'on a pour le Maître du Yoga. Le 3 juillet I960 Douce Mère, Qu'est-ce que l'âme ou l'être psychique exactement ? Et que veut dire l'évolution de l'être psychique ? Quelle est sa relation avec le Suprême ?
L'âme et l'être psychique ne sont pas exactement la même chose, quoique leur essence soit la même. L'âme est cette étincelle divine qui se trouve au centre de tout être, elle est identique à son Origine Divine ; c'est le divin dans l'humain. L'être psychique se forme progressivement autour de ce centre divin, l'âme, au cours de ses innombrables existences dans l'évolution terrestre ; Page – 249 jusqu'au moment où l'être psychique pleinement formé et totalement éveillé, devient le revêtement conscient de l'âme autour de laquelle il s'est formé. Et identifié ainsi au Divin, il devient son instrument parfait dans le monde. Le 16 juillet 1960 Douce Mère, Tu as dit qu'une fois qu'on a trouvé son être psychique on ne peut jamais le perdre, n'est-ce pas ? Mais on peut établir un contact avec lui quand on est réceptif, de temps en temps ?
Quand on a établi le contact avec son être psychique, c'est, en effet, définitif. Mais avant que ce contact soit établi, on peut, dans certaines circonstances, recevoir consciemment l'influence psychique; ce qui crée toujours une illumination dans l'être et a des effets plus ou moins durables. Le 16 juillet I960 Douce Mère, L'âme s'individualise et se transforme progressivement en être psychique ; quelles sont alors les meilleures conditions de son épanouissement rapide ?
Il serait plus correct de dire que l'âme se revêt d'une forme individuelle progressive qui devient l'être psychique. Car l'âme elle-même étant une portion du Suprême, est immuable et éternelle. L'être psychique est progressif et immortel. Toutes les méthodes pour se connaître, se contrôler et se maîtriser sont bonnes. Il faut choisir celle qui vous vient spontanément et qui correspond le mieux à votre nature. Et après avoir choisi la méthode, il faut employer sa volonté intelligente et l'appliquer avec une persévérance à toute épreuve, Page – 250 qui ne recule devant aucun obstacle, aucune difficulté. C'est un travail long et minutieux, que l'on doit entreprendre avec sincérité et continuer avec une sincérité croissante, toujours plus scrupuleuse et plus intégrale. Les chemins faciles ne mènent généralement nulle part. Le 28 juillet 1960 Douce Mère, Une vie extérieure pleine de mauvaises actions, vécue dans une conscience basse, a-t-elle des effets sur l'être psychique ? Est-il possible qu 'il se dégrade ?
Une vie mauvaise et basse ne peut avoir d'autre effet que de séparer de plus en plus totalement l'être extérieur de l'être psychique qui se retire dans les profondeurs de la conscience supérieure, et parfois même coupe toute relation avec le corps qui est alors généralement possédé par un être asourique ou râkshasique. L'être psychique est lui-même au-dessus de toute possibilité de dégradation. Le 28 juillet 1960 Douce Mère, Comment l'âme influence-t-elle un être ordinairement inconscient ?
L'influence de l'aine est une sorte de rayonnement qui pénètre à travers les substances les plus opaques et agit même dans l'inconscience. Mais alors son action est lente et prend fort longtemps pour obtenir un résultat discernable. Le 31 juillet 1960 Douce Mère, Sri Aurobindo dit que la voix de la conscience ordinaire n'est pas la voix de l'âme. Qu 'est-ce alors ? Page – 251 La voix de la conscience ordinaire est une voix morale qui distingue entre le bien et le mal, qui nous encourage au bien et nous interdit de mal faire. Ceci est fon utile dans la vie ordinaire et jusqu'au moment où on peut prendre conscience de son être psychique et se laisser entièrement guider par lui, c'est-à-dire s'élever au-dessus de l'humanité ordinaire, se libérer de tout égoïsme et devenir un instrument conscient de la Volonté divine. L'âme, elle, étant une portion du Divin, est au-dessus de toute notion morale, elle baigne dans la Lumière divine et la manifeste, mais ne peut vraiment gouverner l'être tout entier que lorsque l'ego a été dissous. Le 12 août 1960 Douce Mère, Tu as dit que pour pouvoir s'asseoir dans la chambre de Sri Aurobindo et y méditer, "il faut avoir fait beaucoup pour Lui". Qu 'entends-Tu par là, Mère ? Que peut-on faire pour le Seigneur qui soit ce "beaucoup" ?
Faire quelque chose pour le Seigneur, c'est lui donner quelque chose de ce que l'on a, ou de ce que l'on fait, ou de ce que l'on est. C'est-à-dire Lui faire l'offrande d'une partie de nos biens ou de toutes nos possessions, Lui consacrer une pallie de notre travail ou toutes nos activités, ou nous donner à Lui totalement et sans réserve pour qu'il puisse prendre possession de notre nature pour la transformer et la diviniser. Mais il y a beaucoup de gens qui, sans rien donner, veulent toujours prendre et recevoir. Ceux-là sont des égoïstes et ne sont pas dignes de méditer dans la chambre de Sri Aurobindo. Le 26 septembre 1960 Douce Mère, Les messages que tu nous donnes les jours de Bénédictions, comment sont-ils choisis ? Page – 252 Comment les lire et que faut-il y chercher particulièrement de nouveau ?
Les messages sont généralement choisis selon l'occasion ou les besoins du moment, afin que chacun puisse y trouver soit la force, soit la connaissance qui l'aidera à faire un progrès. La volonté de progrès en chacun est la chose nécessaire, c'est elle qui nous ouvre à l'influence divine et nous rend capables de recevoir ce qu'elle nous apporte. Le 26 septembre 1960 Douce Mère, Sri Aurobindo nous dit : "Sois sur d'abord de l'appel et de la réponse de ton âme", avant de poursuivre le chemin du yoga, sans quoi la fin serait un désastre. Mais comment savoir si l'appel est vraiment là ou non? Et quant à notre âme, ne choisirait-elle pas toujours le yoga ?
Sri Aurobindo veut dire qu'Il ne faut pas prendre une ambition du mental ou un caprice du vital pour l'appel spirituel ; car lui seul est un signe certain qu'il faut entreprendre le yoga. L'appel spirituel se fait entendre quand le moment est venu, et alors l'âme répond et s'engage sur le chemin ; elle ne se laisse pas tromper par une ambition, un orgueil ou un désir, et tant qu'elle ne reçoit pas l'ordre du Divin de se mettre en route, elle attend patiemment, sachant que de partir trop tôt est pour le moins inutile, et peut-être néfaste. Le 17 octobre 1960 Douce Mère, Sri Aurobindo nous dit : "La Grâce de Dieu est plus difficile à obtenir et à garder que le nectar des Immortels." Que veut dire ceci? Est-ce que la Grâce Divine ne se déverse pas sur nous toujours, et que cela dépend seulement de notre réceptivité ? Page – 253 La Grâce est toujours là, éternellement présente et active ; mais Sri Aurobindo dit qu'il est fort difficile d'être soi-même dans la condition de la recevoir, de la garder et d'utiliser ce qu'elle nous donne. Sri Aurobindo dit même que c'est plus difficile que de boire à la coupe des dieux qui sont immortels. Il faut pour pouvoir recevoir la Grâce divine, non seulement une grande aspiration, mais aussi une sincère humilité et une confiance absolue. Le 17 octobre 1960 Douce Mère, Pourquoi n'est-il pas possible de vivre toujours à la même hauteur de conscience ? Quelquefois je tombe en dépit de tout effort et de toute aspiration. Sri Aurobindo parle d'une "période d'assimilation". Qu'est-ce, Mère?
C'est, parce qu'un individu n'est pas fait d'un seul morceau, mais de beaucoup d'entités différentes, parfois même en contradiction les unes avec les autres ; les unes veulent la vie spirituelle, les autres sont attachées aux choses de ce monde. C'est un long et difficile travail de mettre toutes ces parties d'accord et de les unifier. La force et la lumière que les parties les plus développées reçoivent, se répandent peu à peu dans le reste de l'être par un procédé d'assimilation et pendant cette période d'assimilation le progrès des parties qui sont en avant semble interrompu. C'est cela dont Sri Aurobindo a parlé. Le 29 octobre 1960 Douce Mère, Souvent il est possible de vivre des moments d'une extase suprême, parce qu'on est en contact avec son Divin Personnel. Comment approcher le Divin Transcendant ? Page – 254 Il est tout à fait certain que si tu étais vraiment en rapport avec "ton Divin Personnel" tu saurais parfaitement "comment approcher le Divin Transcendant". Car tous les deux sont identiques, c'est seulement le mode d'approche qui diffère, l'un est par le cœur, l'autre par la pensée. Le 29 octobre 1960 Douce Mère, À propos de la dernière question : je me suis très mal exprimée, et Ta réponse m'a fait sentir toute mon insincérité. Ce que j'ai voulu aire, c'est qu'à nos meilleurs moments de réceptivité, on est en contact avec une Présence, à qui nous avons un besoin impérieux de nous donner, et qui est l'objet de tout notre amour et foute notre adoration. Cette Présence, je l'ai appelée le "Divin Personnel", qui n 'est que Toi, en vérité. Je sais qu'il n 'est pas possible d'avoir une conception totale du Divin au stade où je suis. Alors, maintenant, dis-moi, Mère, si c'est possible d'avoir une idée du "Divin Transcendant".
Ma réponse contenait la réponse à ta question, car j'avais bien compris que tu ne prétendais rien, mais que tu t'étais mal exprimée. Pour découvrir le Divin Transcendant, il faut suivre la discipline intellectuelle, la voie de la connaissance, et, par éliminations successives, arriver à la seule et unique Vérité, à l'Absolu, hors de la forme, du temps et de l'espace. C'est un chemin long et difficile, un chemin très ardu. Tandis qu'avec son cœur on peut aller à la découverte du Divin immanent. Et si on sait vraiment aimer, sans désir et sans égoïsme, on a vite fait de Le trouver, car Il vient toujours à votre rencontre pour vous aider. Le 12 novembre I960 Page – 255 Douce Mère, Sri Aurobindo nous dit : "Dieu dans sa perfection embrasse toutes choses; nous aussi devons apprendre à tout embrasser." Il y a beaucoup de mésententes chez les jeunes gens à propos de cette phrase. Que veut dire ceci exactement ?
Il doit être bien entendu qu'il n'est question ici d'aucun embrassement physique, comme pourraient aimer à le suggérer de mauvais plaisants avant des goûts et des habitudes de voyous et qui cherchent dans ce qu'a écrit Sri Aurobindo une excuse pour leurs débordements. Les embrassements divins sont des embrassements d'âmes et de consciences, et ne peuvent se reproduire chez les êtres humains que par un élargissement de la conscience, de la compréhension et des sentiments, qui vous rend capables de tout comprendre et de tout aimer, sans préférence ni exclusivisme. Le 26 novembre 1960 Douce Mère, On nous dit que les conditions étaient beaucoup plus strictes et la discipline plus rigoureuse a i'Ashram avant l'arrivée des enfants. Comment et pourquoi ces conditions ont-elles changé maintenant ?
Avant l'arrivée des enfants, seuls étaient admis à I'Ashram ceux qui voulaient faire la sâdhanâ et seules étaient tolérées les habitudes et les activités utiles à la pratique de la sâdhanâ. Mais comme il serait déraisonnable d'exiger que les enfants fassent une sâdhanâ. cette rigidité a dû disparaître du moment où les enfants furent introduits dans I'Ashram. Le 26 novembre 1960 Douce Mère, Est-il possible de T'aimer parfaitement, absolument, avant la découverte de l'être psychique en nous ? Page – 256 Dans l'homme terrestre, c'est l'être psychique seul qui connaît l'amour vrai. Quant à l'amour parfait, cela n'existe que dans le Divin. Le 26 avril 1961 Douce Mère, Dans la prière annuelle de 1961, Tu dis : "Ce monde merveilleux de félicité à nos portes, qui attend notre appel pour descendre sur la terre..." S'il Te plaît, explique ceci; n'est-il pas déjà descendu ?
Ce n'est pas le monde de félicité qui est descendu, mais seulement la Lumière, la Conscience et la Force Supramentales. Le 26 avril 1961 Douce Mère, Comment peut-on appeler, le plus effectivement, ce monde merveilleux de félicité ?
Une sincérité absolue dans l'aspiration. Le 26 avril 1961 Douce Mère, Quels seront les résultats visibles dans le monde, quand cette félicité descendra ?
Une bonne volonté et une harmonie généralisées. Le 26 avril 1961 Douce Mère, Ces jours-ci, on imprime ton symbole et le nom de Sri Aurobindo sur toutes sortes de choses, sur tous les mille petits riens de la vie quotidienne, qui doivent être rejetés une fois qu'ils ont servi, comme par exemple : Page – 257 des boîtes d'allumettes, des crayons, des brosses à dents, des peignes, même les bordures de sârî qui sont bien piétinées. Ces choses précieuses employées si vulgairement et librement, est-ce bon ? Et puis que/aire avec ces choses, Mère, quand on n'en a plus besoin ? On ne peut pas les rejeter. Les vieux calendriers par exemple : on en a un gros tas.
Le Seigneur est partout, en tout, dans ce que l'on rejette, comme dans ce que l'on garde précieusement, dans ce que l'on piétine comme dans ce que l'on adore. Il faut apprendre à vivre avec respect et ne jamais oublier Sa constante et immuable Présence. Le 2 juin 1961
Si tu veux parler des calendriers qui ont des photos, il est préférable de découper ces photos et si tu ne veux pas les garder, donne-les à X qui en fait bon usage. Et si tu me dis que ces photos sont abîmées, cela te fera comprendre combien il est nécessaire de prendre soin des choses dont on dispose. C'est cela que je veux dire quand je parle de vivre avec respect. Juin 1961 Douce Mère, Est-ce qu'il y a un moyen dynamique et rapide de trouver son être psychique et d'élever -sa conscience?
Le seul moyen qui puisse être rapide est de ne penser qu'à cela et de ne vouloir que cela. C'est efficace mais pas très pratique pour le travail ! Le 27 mai 1963 Page – 258 |